Aujourd’hui je voudrais vous parler d’une artiste que j’ai eu la chance de rencontrer et de son projet.
D’origine égyptienne et méditerranéenne, Manuela Morgaine vit et œuvre à Paris.
Scénographe, écrivain, metteur en scène, cinéaste, elle dirige Envers Compagnie, consacrée à la production d’œuvres multidisciplinaires depuis 1991 ( Prix de Rome en scénographie, 2014 et Lauréat Villa Médicis Hors les Murs, 2004 )
Elle a réalisé plusieurs films dont FOUDRE, un long métrage de 3h50 distribué par Shellac et nombreuses performances en France et à l’international, tout récemment au Musée Picasso.
ORAKL est sa prochaine création.
Pour en découvrir davantage et pour soutenir le projet c’est par ici !

©Louise Leconte
Une porte de glace de huit mètres de haut et de deux mètres de large nous fait face. Une pierre de glace est posée à l’extérieur, sur une grande place emblématique d’une ville. Orakl se situerait dans un lieu large, ouvert et silencieux, un lieu de rassemblement. Elle a une forme concrète, celle d’une porte. Fausse porte des morts égyptiens, porte miniature des tombes étrusques, porte romaine ou portique grec, porte de l’au-delà, source vive d’inspiration, océan de mots. Dans son essence, elle détient une énigme. Elle permet au citoyen une expérience du miroir – through the looking glass – à ciel ouvert, et une expérience spectaculaire de la Parole. Elle est elle-même faite en eau, elle-même réservoir de sens, diamant, totem, surface translucide et supra-sensible. Parce qu’elle fond, elle devra être présentée en extérieur. Pourtant elle fait appel à l’intérieur de nous. En miroir, elle répond de nous. Elle nous ressemble puisqu’elle réfléchit nos questions. Elle détient les réponses que nous ne pouvons nous figurer. Elle est un ORAKL. Elle a un K parce qu’elle arrive dans un temps moderne et parce qu’elle répond à chaque cas particulier.
Nous avons perdu nos rites et n’avons donc plus langues communes. La langue du monde est en bois et nous finirons dans le marbre. Nous sommes seuls avec nos questions. Nous venons rendre visite à l’ORAKL pendant la nuit. Il est présent le temps d’épuiser sa matière-glace et ses solutions ou énigmes.
Une surface de questionnement-d’enregistrement existe. C’est une plaque posée au sol sur laquelle sont dessinées deux empreintes de pieds et l’inscription:
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